
Tourisme dans le Cher : Un été en demi-teinte entre mauvais temps et contexte politique
Tourisme dans le Cher : Un été en demi-teinte entre mauvais temps et contexte politique
L’été 2024 n’a pas été à la hauteur des attentes des professionnels du tourisme dans le département du Cher. Avec seulement 63 % d’entre eux se disant satisfaits de la saison estivale, soit 10 points de moins que l’année précédente, les raisons de ce bilan décevant sont multiples : une météo capricieuse, une baisse du pouvoir d’achat et un contexte politique perturbé par les élections législatives anticipées. Si le mois de juillet a été particulièrement mauvais, le mois d’août a permis de limiter la casse grâce à une meilleure fréquentation. L’Agence de développement du tourisme et des territoires du Cher dresse un bilan mitigé, mais espère que l’arrière-saison pourra apporter une touche de positivité à une année en demi-teinte.
Un été contrasté dans le Cher : entre espoirs et déceptions
Pour les professionnels du tourisme dans le Cher, l’été 2024 a été une véritable épreuve, marquée par une fréquentation fluctuante et des facteurs externes défavorables. D’après les chiffres de l’Agence de développement du tourisme et des territoires du Cher, qui a sondé plus de 120 sites touristiques et lieux d’hébergement, 63 % des professionnels se déclarent satisfaits de la saison, contre 73 % l’année précédente. Ce recul de satisfaction est symptomatique d’un été difficile, qualifié de « plus mauvais » depuis la crise sanitaire du Covid.
Vincent Plisson, représentant de l’Agence, souligne que l’été 2024 peut être divisé en deux périodes distinctes. Le mois de juillet s’est révélé particulièrement morose en termes de fréquentation, avec une météo peu clémente qui a refroidi les envies de vacances. Le mauvais temps, avec des pluies fréquentes et des températures en dessous des normales saisonnières, a directement impacté la fréquentation des sites en plein air et des activités touristiques du département. Les chiffres montrent un recul significatif des réservations pour les campings, les gîtes et les activités de plein air, en particulier au début de la saison.
Toutefois, le mois d’août a permis de redresser partiellement la situation. « On a eu un mois d’août plus stable en fréquentation, ce qui a compensé en partie le mois de juillet », explique Plisson. Certains sites ont même réussi à tirer leur épingle du jeu, comme le parc floral d’Apremont-sur-Allier, qui a enregistré une hausse de 8 % de visiteurs par rapport à l’année précédente, grâce à ses jardins et promenades prisés lors des belles journées. De même, l’office de tourisme de Bourges a connu une augmentation de 4 % de son nombre de visiteurs, une dynamique portée par la candidature de la ville à l’élection de Capitale européenne de la Culture 2028.
Une baisse du pouvoir d’achat et des législatives perturbatrices
Au-delà des conditions météorologiques, un autre facteur majeur a impacté la saison touristique : le pouvoir d’achat des Français. Depuis plusieurs mois, la hausse des prix de l’énergie et des biens de consommation pèse lourdement sur les budgets des ménages, et les vacances d’été n’échappent pas à cette tendance. Vincent Plisson explique : « Le pouvoir d’achat a eu une influence notable sur la clientèle française, avec des décisions de partir en vacances souvent reportées ou annulées. »
Les élections législatives anticipées de juillet 2024 ont également perturbé les projets de nombreux Français. Ce contexte politique particulier a entraîné une incertitude chez les citoyens, certains repoussant leurs départs en vacances en attendant les résultats des élections. « Ça a été compliqué pour certains de partir sereinement pendant cette période, » ajoute Plisson, soulignant que ce climat politique instable a eu un impact direct sur les réservations de la première partie de la saison estivale.
L’attractivité des nouvelles clientèles et des destinations locales
Malgré ces difficultés, tout n’est pas noir pour le tourisme dans le Cher. En effet, un phénomène intéressant a été observé cette année : l’arrivée de nouvelles clientèles internationales. Parmi les visiteurs étrangers, on note une hausse significative de la clientèle italienne, un élément encourageant pour les professionnels du secteur. Ces nouveaux touristes, qui viennent s’ajouter à la clientèle traditionnelle d’Île-de-France et d’Auvergne-Rhône-Alpes, sont un signe que le département commence à séduire au-delà des frontières hexagonales.
D’un autre côté, les destinations locales continuent d’attirer des vacanciers français. L’effet « tourisme de proximité », déjà bien ancré depuis la crise sanitaire, se poursuit. Le Cher, avec son patrimoine riche et ses paysages naturels, reste une destination prisée pour les vacanciers cherchant à éviter les foules des grandes métropoles touristiques. Des sites comme Bourges, avec ses monuments historiques, ses festivals et son animation culturelle, continuent d’attirer une clientèle en quête de patrimoine et d’authenticité.
Le statut de Bourges, Capitale européenne de la Culture 2028, a certainement renforcé l’attractivité de la ville. Les retombées de cette reconnaissance européenne commencent à se faire sentir, avec une fréquentation touristique en hausse. Bourges a su tirer parti de cet élan pour proposer une offre culturelle riche et diversifiée, attirant ainsi une clientèle à la fois nationale et internationale.
L’arrière-saison : un espoir de rattrapage
Si l’été 2024 a été contrasté, l’Agence de développement du tourisme du Cher place désormais ses espoirs dans l’arrière-saison pour rattraper les résultats décevants des mois de juillet et août. « En septembre et octobre, on observe déjà une augmentation des réservations de dernière minute, » explique Vincent Plisson. Cette tendance s’est confirmée depuis plusieurs années, notamment avec l’arrivée d’une clientèle plus flexible, qui privilégie les escapades courtes et hors-saison.
Les mois de septembre et octobre, souvent plus calmes en termes de fréquentation touristique, offrent néanmoins un climat plus doux et des tarifs plus attractifs, incitant de nombreux vacanciers à profiter de l’arrière-saison pour partir. De plus, les événements locaux et les festivals programmés à cette période dans le Cher attirent également une clientèle spécifique, amoureuse de la nature, des produits locaux et de la culture.
Retour à une normale pré-Covid
L’été 2024 marque également un retour à des résultats plus traditionnels, après les années exceptionnelles post-Covid où le tourisme avait explosé dans les régions rurales comme le Cher. « On revient aux chiffres de fréquentation d’avant 2019, qui est pour nous une année de référence, » précise Plisson. En effet, les années suivant la pandémie ont connu un boom touristique, porté par les restrictions de voyage à l’international qui avaient redirigé les vacanciers vers des destinations locales. Cependant, cette surfréquentation n’était pas destinée à durer, et les professionnels du tourisme doivent aujourd’hui composer avec un retour à une forme de normalité, tout en s’adaptant aux nouveaux comportements des touristes.
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Un bilan en demi-teinte, mais des perspectives encourageantes
L’été 2024, malgré ses difficultés, n’est pas une catastrophe pour les professionnels du tourisme du Cher. Si le mauvais temps et les contraintes économiques ont pesé sur la fréquentation, le mois d’août a permis de redresser la barre, et l’arrière-saison s’annonce prometteuse. La venue de nouvelles clientèles internationales, comme les Italiens, et le développement d’une offre culturelle enrichie, notamment à Bourges, sont des signaux positifs pour l’avenir du tourisme dans le département.
Avec une stratégie axée sur l’attractivité locale et une diversification de l’offre, le Cher pourrait bien continuer à séduire, que ce soit pour des escapades courtes ou des séjours culturels, offrant ainsi un nouveau souffle à son secteur touristique.
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