
🔴 Le jubé de Bourges : chef-d'œuvre oublié et retrouvé
À l’occasion du trentième anniversaire du retour à Bourges des fragments du jubé de la cathédrale Saint-Étienne, une visite exceptionnelle de la crypte sera organisée le 18 octobre. Cet événement marquera une nouvelle étape dans l’histoire d’un chef-d’œuvre méconnu du XIIIe siècle, dont la redécouverte et la préservation continuent de fasciner historiens et visiteurs. Véritable trésor de l’art religieux, le jubé, longtemps conservé au Louvre, revient sous les projecteurs grâce à la passion et à l’expertise de Véronique Schmitt, guide-conférencière du Centre des Monuments Nationaux, qui dévoilera ses mystères lors d’une visite exclusive.
Le jubé de Bourges : chef-d’œuvre oublié et retrouvé
Le jubé, élément central des églises médiévales, est une construction en pierre ou en bois, destinée à séparer l’espace réservé aux fidèles de celui dédié aux clercs et officiants du culte. À la cathédrale Saint-Étienne de Bourges, ce chef-d’œuvre architectural était érigé à une hauteur impressionnante de sept mètres, coupant la nef dans toute sa largeur. Orné de six arcades supportant une frise retraçant la Passion du Christ, il constituait un véritable joyau de la sculpture gothique. La beauté et la complexité de cette structure faisaient du jubé de Bourges une pièce maîtresse de l’art religieux du XIIIe siècle.
Malheureusement, comme beaucoup de jubés en France, celui de Bourges fut démantelé au XVIIIe siècle, en 1758, au nom de la modernisation liturgique, laissant derrière lui des fragments éparpillés. Ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle, en 1850, que ces vestiges ont été redécouverts, à l’occasion de fouilles dans la cathédrale. Classés parmi les plus beaux témoignages de la sculpture médiévale française, ces fragments ont été transférés au musée du Louvre en 1891, où ils sont restés exposés durant plus d’un siècle, au sein du département des sculptures du Moyen-Âge.
Il aura fallu attendre 1994 pour que ces fragments, longtemps coupés de leur lieu d’origine, reviennent à Bourges, où ils ont été réinstallés dans la crypte de la cathédrale. Ce retour marqua un tournant dans la valorisation du patrimoine médiéval de la ville, permettant aux visiteurs d’apprécier à nouveau la magnificence d’un des plus grands trésors de l’histoire religieuse berrichonne.
Une visite exceptionnelle : le passé à portée de main
Le 18 octobre 2024, Véronique Schmitt proposera une nouvelle fois une visite unique de la crypte de la cathédrale. Passionnée par l’histoire du monument, cette guide-conférencière, qui œuvre depuis plus de vingt-cinq ans pour faire découvrir les secrets de la cathédrale Saint-Étienne, a déjà accompagné le public lors des dixième et vingtième anniversaires du retour du jubé. Elle s’apprête désormais à célébrer le trentième anniversaire de cet événement avec un nouveau parcours, destiné à plonger les visiteurs dans l’histoire fascinante de ce vestige monumental.
La crypte, lieu d’ordinaire mystérieux et réservé, ouvre ses portes à quelques privilégiés pour un moment de découverte rare. L’espace, restreint et empreint de spiritualité, ne peut accueillir qu’un nombre limité de visiteurs, pour des raisons de sécurité et de confort. Il est donc fortement recommandé de réserver ses places à l’avance pour avoir la chance d’assister à cette plongée unique dans le passé.
« La crypte est un endroit exigu », explique Véronique Schmitt. « Pour des raisons évidentes de confort de visite, et aussi de sécurité, le nombre de places sera par conséquent strictement limité. » Ce cadre intimiste renforce le caractère exceptionnel de cette visite, où les participants pourront s’imprégner de l’atmosphère singulière de la « basse église », tout en découvrant les détails sculptés du jubé à quelques centimètres seulement.
L’histoire d’un monument exceptionnel
Au cours de cette visite, Véronique Schmitt reviendra en détail sur l’histoire du jubé de la cathédrale de Bourges, depuis sa construction au XIIIe siècle jusqu’à sa destruction au XVIIIe. Elle proposera une lecture détaillée des fragments retrouvés, permettant d’en apprécier non seulement la beauté artistique, mais aussi la signification spirituelle et liturgique.
Le jubé de Bourges, avec ses grandes et petites arcades, ses apôtres sculptés dans les écoinçons, et sa frise représentant la Passion du Christ, témoigne d’un savoir-faire exceptionnel des artisans gothiques. Il s’inscrit dans une tradition de jubés monumentaux, qui fleurissaient dans les cathédrales françaises et européennes du Moyen-Âge. Si de nombreux jubés ont été détruits ou modifiés au fil des siècles, les fragments conservés de celui de Bourges constituent un témoignage rare et précieux de cette période faste de l’art religieux.
Véronique Schmitt évoquera également la place du jubé de Bourges dans la sculpture française de son époque, le comparant avec d’autres jubés encore existants en France. Cette perspective permettra aux visiteurs de mieux comprendre l’importance de ces œuvres dans l’architecture des cathédrales gothiques et leur rôle dans la liturgie médiévale. Par ailleurs, la visite fera écho aux récents événements ayant touché Notre-Dame de Paris, où des fragments de son propre jubé ont été retrouvés lors des travaux de reconstruction après l’incendie de 2019. Ces découvertes fortuites révèlent à quel point les jubés, parfois oubliés, peuvent encore surprendre et éclairer notre compréhension de l’histoire médiévale.
Le rôle du jubé dans l’architecture religieuse
L’un des moments forts de cette visite sera sans doute l’explication détaillée du rôle du jubé dans les églises et cathédrales médiévales. Cet élément architectural avait pour fonction de séparer physiquement et symboliquement le chœur liturgique, réservé aux prêtres et aux cérémonies religieuses, de la nef où se rassemblaient les fidèles. Le jubé servait ainsi de frontière sacrée, un espace de transition entre le monde terrestre et le monde spirituel. Il incarnait également, par ses sculptures, une catéchèse en images, permettant aux fidèles de méditer sur la vie du Christ, les saints ou encore les grandes scènes bibliques.
Le jubé de Bourges, avec sa frise retraçant la Passion du Christ, s’inscrit pleinement dans cette fonction didactique et spirituelle. Ses sculptures permettaient aux fidèles de se rapprocher symboliquement de la vie du Christ, en les incitant à méditer sur ses souffrances et son sacrifice. Ce lien entre l’art et la foi, si puissant au Moyen-Âge, est au cœur de l’expérience que propose cette visite exceptionnelle.
Un retour triomphal après plus d’un siècle d’absence
Le retour des fragments du jubé à Bourges, en 1994, a marqué une véritable renaissance pour ce chef-d’œuvre oublié. Après plus d’un siècle de conservation au Louvre, ces vestiges ont retrouvé leur place d’origine, offrant aux visiteurs une nouvelle opportunité d’admirer cette œuvre dans son contexte historique et architectural. Ce retour a été rendu possible grâce aux efforts conjoints des autorités locales, du ministère de la Culture et du musée du Louvre, désireux de reconnecter ce trésor avec son lieu d’origine.
Véronique Schmitt, qui a suivi de près ce processus, est une véritable ambassadrice de cette renaissance. Son expertise et sa passion permettent de redonner vie à ces fragments, en éclairant les visiteurs sur leur histoire, leur signification et leur beauté.
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La visite de la crypte de la cathédrale Saint-Étienne de Bourges, prévue le 18 octobre, offre une occasion rare de plonger dans l’histoire fascinante du jubé, chef-d’œuvre du XIIIe siècle. Grâce à l’érudition et à la passion de Véronique Schmitt, les visiteurs pourront découvrir ce trésor d’art religieux, tout en comprenant son rôle fondamental dans l’architecture et la liturgie médiévales. Ce trentième anniversaire du retour du jubé à Bourges est un moment à ne pas manquer pour les passionnés de patrimoine, d’histoire et d’art religieux.
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