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Dentistes de plus en plus rares dans le Cher : les habitants face à un désert médical

🔴 Un déclin alarmant du nombre de dentistes

 

La désertification médicale dans le Cher ne se limite plus aux médecins généralistes. Les chirurgiens-dentistes sont de plus en plus rares, laissant de nombreux habitants démunis face à des besoins de soins essentiels. En 2013, on comptait 139 dentistes libéraux dans le département. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 112, et la tendance continue de s’aggraver.

Le dernier zonage effectué en juillet 2024 par l’Agence Régionale de Santé (ARS) place la majorité du département en zone très sous-dotée, à l’exception de Bourges et Saint-Doulchard, classées en zone intermédiaire. Mais même ces zones mieux loties ne suffisent pas à couvrir les besoins.

« On est juste à la limite, mais ça ne veut pas dire qu’on est assez », déclare Cédric Jouveneaux, président du conseil de l’ordre des chirurgiens-dentistes du Cher. Les zones rurales, elles, sont dans une situation « encore plus problématique ».

Des patients à bout : « On ne prend pas de nouveaux patients »

Les premiers à souffrir de cette situation sont bien sûr les patients. Amandine, qui vit près de Bourges, est atteinte d’une maladie parodontale. Elle est sans dentiste depuis plus de trois ans, après des désaccords avec son ancien praticien :
« Il pratiquait des soins non remboursés, que j’avais clairement demandé à ne pas recevoir. »

Aujourd’hui, elle peine à faire suivre ses enfants dans le cadre du programme M’T dents, qui offre des consultations gratuites aux enfants.
« Impossible de trouver qui que ce soit. J’appelle des cabinets dès que je peux, je regarde sur les réseaux sociaux, mais rien n’est concluant. »

La situation d’Amandine n’est pas isolée. Françoise Blondeau Meslet cherche depuis six mois un dentiste pour sa mère de 86 ans.
« J’ai appelé peut-être 80 cabinets, dans le Cher et ailleurs. La réponse est toujours la même : on ne prend pas de nouveaux patients. »

Sa mère, qui porte un appareil dentaire, a besoin de soins urgents pour éviter des complications, mais n’entrant pas dans les critères d’urgence médicale, elle se retrouve sans solution.

Des kilomètres pour un rendez-vous dentaire

Face à l’impossibilité de trouver un dentiste localement, certains habitants n’ont d’autre choix que de parcourir des centaines de kilomètres.

Joëlle, 77 ans, a dû se rendre à Paris après le décès de son implantologue local.
« Je prenais le train chaque lundi matin, et je rentrais le soir. Cela occasionne des frais et de la fatigue. »

Ces déplacements contraignants sont devenus la norme pour beaucoup d’habitants du Cher, accentuant le sentiment d’abandon face à un système de santé à bout de souffle.

La régulation des installations : une première pour les dentistes

Face à cette crise, une mesure inédite a été mise en place : depuis le 1er janvier 2025, l’installation des dentistes est régulée dans certaines zones, un dispositif auparavant réservé aux infirmiers libéraux et aux kinésithérapeutes.

Cette décision résulte de négociations entre l’Assurance-maladie et les syndicats en 2023. Si cette mesure représente un premier pas, son impact reste incertain.

« C’est la première fois que ce système est mis en place, donc je vais suivre ça et on verra les effets sur le long terme », déclare Cédric Jouveneaux. Toutefois, il reste sceptique quant à un boom des installations dans le département.
« J’ai peur que les contraintes découragent. »

Les freins à l’installation : un problème complexe

Le manque de praticiens dans le Cher ne s’explique pas uniquement par l’absence de régulation. Plusieurs facteurs compliquent l’installation des dentistes dans les zones rurales :

  1. Le bassin d’emploi :
    « Un dentiste qui veut s’installer peut venir avec son conjoint. Si le conjoint ne trouve pas d’emploi, on risque de perdre le professionnel de santé. »
    Des aides sont mises en place pour accompagner la recherche d’emploi des conjoints, mais ces efforts restent insuffisants face à la réalité du terrain.

  2. Un manque de formation locale :
    Jusqu’en 2022, la région ne disposait d’aucune faculté dentaire. La faculté de Tours, ouverte récemment, est la première dans la région.
    « On est la région avec le plus grand désert médical, et nous n’avions pas de fac, c’était inconcevable. »

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Des aides financières pour attirer les dentistes

Pour tenter d’enrayer la crise, des aides financières ont été mises en place :

  • Contrat d’aide à l’installation : 50.000 € sur 5 ans pour les dentistes s’installant en zones très sous-dotées. Quatre contrats ont été signés dans le Cher.
  • Contrat d’aide au maintien d’activité : 4.000 € par an pour favoriser le maintien des praticiens en zones sous-dotées. Vingt et un contrats ont été signés.

Malgré ces incitations, la pénurie persiste, laissant des milliers de patients sans solution durable.

Un avenir incertain pour le Cher

Le défi est immense. Si des mesures sont en place pour attirer et maintenir les dentistes, il reste à savoir si elles seront suffisantes pour inverser la tendance. En attendant, les habitants du Cher doivent faire face à une réalité inquiétante : des soins dentaires de plus en plus difficiles à obtenir, et un système de santé qui peine à répondre à leurs besoins.

 

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