
🔴 La libération et le retour triomphal ☀️☀️☀️
Chaque année, Bourges se réunit pour rendre hommage à Alfred Stanke, moine franciscain allemand devenu une figure de résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Ce dimanche encore, une cérémonie solennelle s’est tenue devant la maison d’arrêt de Bourges, lieu symbolique de son engagement auprès des prisonniers. Ce moment de recueillement, désormais organisé par la mairie suite à la dissolution de l’association des Amis du Franciscain de Bourges, célèbre non seulement un homme, mais un symbole de solidarité, de courage et de fraternité dans les heures les plus sombres de l’Histoire.
Un moine au cœur de la tourmente
Né en 1904 à Dantzig, Alfred Stanke n’aurait sans doute jamais imaginé que son destin s’inscrirait au cœur de la Seconde Guerre mondiale, loin des chemins contemplatifs auxquels la vie monastique semble destinée. Mobilisé par la Wehrmacht comme infirmier, il est affecté à la prison de Bordiot, à Bourges, en 1942. Ce lieu, sinistre et chargé de douleurs, devient pourtant le théâtre de sa bravoure discrète et de son humanité. Face à la machine répressive nazie, Stanke fait preuve d’un courage hors du commun.
Il soigne les prisonniers avec une bienveillance rare pour un soldat allemand de cette époque, transcendant les frontières de l’ennemi. Mais son rôle ne se limite pas à offrir des soins : Stanke devient un passeur d’informations pour les réseaux de résistance. Dissimuler des messages dans ses chaussures ou ses vêtements, prendre le risque de sauver des vies au mépris de la sienne… Alfred Stanke fait plus que son devoir. À travers ces actes, il réinvente son rôle d’infirmier, n’offrant plus seulement des soins corporels, mais une chance de survie à ceux que la Gestapo condamnait. C’est ainsi qu’il entre dans la légende.
La libération et le retour triomphal
Après son transfert à Dijon, Alfred Stanke continue ses actions de résistance, jusqu’à son arrestation par les Américains en 1945. Deux ans plus tard, à sa libération, il revient en gare de Bourges sous les acclamations. Il n’est plus simplement un moine, ni même un soldat ; il est un héros local, un homme dont l’humanité a transcendé les circonstances historiques.
Sa célébrité, bien qu’amplifiée par le film Le Franciscain de Bourges réalisé par Claude Autant-Lara, n’est pourtant pas ce qui définit cet homme humble. C’est son choix de compassion face à l’inhumanité qui en fait une figure majeure, célébrée chaque année.
Un héritage vivace : entre mémoire et transmission
Alfred Stanke est décédé en 1975 à Metz, des suites d’un incendie accidentel provoqué par une cigarette mal éteinte. Pourtant, même dans la mort, il avait choisi de rester proche de Bourges, demandant à reposer au cimetière de Saint-Doulchard. Ce geste, autant que ses actions, marque son attachement profond à cette ville où il a trouvé sa vocation d’humanitaire et de résistant.
Chaque année, la cérémonie organisée à sa mémoire ne cesse de rappeler à tous l’importance de l’acte de solidarité, du refus de la barbarie et de l’engagement pour les autres. L’adjoint à la ville de Bourges, Pierre Dedet, l’a d’ailleurs rappelé dans son discours : « Il a fait acte de solidarité et de bravoure, son souvenir fait société et République ». Cette formule, dense en symboles, inscrit Alfred Stanke dans le patrimoine moral non seulement de la ville de Bourges, mais aussi de la France toute entière.
Cependant, avec la dissolution de l’association des Amis du Franciscain de Bourges, c’est désormais la mairie qui s’attelle à cette tâche essentielle de transmission. Mais peut-on vraiment transmettre l’esprit de Stanke ? Son engagement, unique en son genre, ne trouve peut-être pas de réplique exacte aujourd’hui. Pourtant, il représente une mémoire vivante qui inspire ceux qui, face à l’injustice, choisissent de ne pas se taire.
Un exemple pour aujourd’hui
La figure d’Alfred Stanke est plus qu’un souvenir. En des temps où les fractures sociales et politiques semblent se multiplier, son exemple reste une boussole morale. Alors que l’on pourrait penser que de tels sacrifices appartiennent au passé, l’histoire de cet homme nous rappelle que la solidarité transcende les époques.
La cérémonie de cette année, devant la maison d’arrêt de Bourges, résonne donc comme un appel à ne pas oublier. À ne pas oublier que, dans les périodes de crise, il y aura toujours des hommes et des femmes qui, à l’instar du Franciscain de Bourges, se lèveront pour défendre les autres. À ne pas oublier que ces choix se font souvent dans la plus grande discrétion, loin des projecteurs, mais qu’ils façonnent la mémoire collective.
Stanke, de son vivant, n’a pas cherché la gloire. Ce n’est pas pour la postérité qu’il a agi, mais pour ses convictions profondes, celles qui placent l’humain au-dessus de tout. C’est cet héritage, plus que toute autre chose, que Bourges s’efforce de préserver. Et chaque nouvelle génération, en se souvenant de lui, porte en elle cette flamme d’humanité.
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L’hommage rendu à Alfred Stanke ce dimanche à Bourges n’est pas simplement un devoir de mémoire. Il s’agit d’un acte de continuité, d’une volonté de rappeler que, même dans les heures les plus sombres, l’espoir peut résider dans les actions des individus. Alfred Stanke n’était pas seulement un franciscain, ni seulement un infirmier : il était un passeur d’humanité. Bourges, en rendant hommage à cet homme d’exception, réaffirme la puissance du souvenir, celle qui transcende les époques et inspire à agir toujours en faveur de l’autre.
Dans une société en quête de repères, la mémoire du Franciscain de Bourges nous rappelle que l’histoire se fait aussi de petits gestes, d’actes de bravoure quotidienne, loin des batailles et des grands discours, mais qui ont la capacité de transformer les destins.
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