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Bourges – La Chapelle ST Jean Baptiste

La chapelle Saint-Jean-Baptiste de la cathédrale a été construite sur le flanc nord du déambulatoire, près de la sacristie du chapitre. Cette chapelle a été commandée et financée par Jean du Breuil, chanoine et et archidiacre de l’Église de Bourges. Le gros œuvre de la chapelle se situe entre le printemps 1467 et le printemps 1468, ce qui est très rapide.
Elle n’a, par contre, été décorée qu’après sa mort en décembre 1468 grâce à son frère, Martin du Breuil entre 1469 et 1479.
L’autel et son retable était un modeste mobilier de style classique. Au-dessus de cet autel, était fixé auparavant un tableau de Jean Boucher, représentant saint Jean-Baptiste près du Jourdain .
Les murs étaient recouverts d’un badigeon gris à l’huile. Des peintures ont été découvertes derrière ce badigeon en 1993. Les œuvres de cette chapelle se lisent comme une trilogie en 3 actes. Cela commence par le vitrail consacré au mystère de l’Incarnation avec une Epiphanie, et se poursuit dans les deux peintures murales en vis-à-vis, un panneau occidental consacré à la Mort dans une Crucifixion et un panneau oriental où la visite atteint son but dans l’apparition du Christ ressuscité, une Théophanie venant d’orient. Je reviendrai sur ces trois œuvres dans d’autres publications.
Une tapisserie feinte de fond rouge orne une partie des murs. Sur cette tapisserie, on peut voir les lettres initiales blanches ombrées de bleu ciel, JDB et MDB des donateurs. Elles sont au centre de branchages verts disposés en imbroglio en forme de losange fleuri de jeannettes blanches, fleur de St Jean-Baptiste. C’est une fleur associée au culte marial : une caryophyllacée saponaire, fleur de printemps à vertu de purification. Le bas du mur sous la tapisserie est peint de noir en signe de deuil. Cet indice permet de dater les travaux de peintures après la mort de Jean du Breuil le 5 décembre 1468.
La voûte et les nervures sont du XVe siècle. En clé de voûtes de la croisée d’ogive de cette fabrique en baldaquin, l’écu du royaume des lys porté par deux anges dorés, émet un rayonnement solaire sur le fond rouge des 8 voûtains où poussent en bordure des tiges vertes portant une fleur de lys blancs peints au naturel. Les amorces de croisées d’ogives et arcs gouttereaux sont semées de lys d’or sur champ azur portant le chiffre du roi Louis XI. Il reste les traces tricolores des couleurs du roi sur les nervures.
Martin du Breuil assigna à deux vicaires une rente en échange de quoi, ils devaient célébrer quotidiennement dans la chapelle une messe pour le salut des âmes de Jean du Breuil et de ses parents et amis.

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